Une couronne de feu et des yeux couleur du temps

« J’aime cette femme qui doit affronter de plus en plus la vie. Je me dois de continuer de l’habiller. Elle a besoin de bonheur et de tendresse. Et d’humour, c’est mon geste » (Elle, 2008).

Sonia Rykiel... Pour la génération 90's, ce nom évoque un carré flamboyant entouré d'amazones souriantes et admirablement vêtues de la fin des défilés Rykiel.

Sonia Rykiel a proposé à la mode une rupture, un avant-après: elle ne sacrifiait pas le confort à l'élégance, pour elle, il s'agissait des deux faces de la même pièce.

Sonia Rykiel en train de travailler dans sa boutique.

A l'heure où les défilés se font au grand Palais (Chanel) ou suspendus sur la fontaine de Trevi (Fendi) avec des décors toujours plus grandioses, chez Rykiel mère et fille on donne la priorité au vêtement et l'ostentatoire n'intéresse pas, on suggère plutôt la joie et la complicité. C'est bien connu, les mannequins veulent toutes participer aux défilés Rykiel "pour l'ambiance", parce que l'on ne se prend pas trop au sérieux et que pourtant la création est toujours au rendez-vous.

Madame Rykiel se reconnaissait sans doute davantage dans cette ambiance de sourire contagieux, elle qui a grandi au sein d'une famille de 5 filles.

Sonia Rykiel a été créé par une femme pour des femmes: l'idée de son pull-over révolutionnaire qui fera son succès, elle l'avait d'abord créé pour elle-même. Audrey Hepburn, de passage à Paris, en achètera quatorze d'un seul coup: un de chaque couleur. Sonia Rykiel était l'initiatrice de la "démode" avec lequel les vêtements féminins prirent un air de liberté: sans ourlet, pas doublé, et agrémenté de strass...

On ose tout chez Rykiel, mais toujours avec élégance et joie, et c'est pour cela que vous allez nous manquer Madame Rykiel.